Τρίτη 21 Ιουνίου 2016

Le capitalisme touche à sa fin

Le capitalisme touche à sa fin

LE MONDE | 16.12.2008 

Signataire du manifeste du Forum social de Porto Alegre ("Douze propositions pour un autre monde possible"), en 2005, vous êtes considéré comme l'un des inspirateurs du mouvement altermondialiste. Vous avez fondé et dirigé le Centre Fernand-Braudel pour l'étude de l'économie des systèmes historiques et des civilisations de l'université de l'Etat de New York, à Binghamton. Comment replacez-vous la crise économique et financière actuelle dans le "temps long" de l'histoire du capitalisme ?

Immanuel Wallerstein : Fernand Braudel (1902-1985) distinguait le temps de la "longue durée", qui voit se succéder dans l'histoire humaine des systèmes régissant les rapports de l'homme à son environnement matériel, et, à l'intérieur de ces phases, le temps des cycles longs conjoncturels, décrits par des économistes comme Nicolas Kondratieff (1982-1930) ou Joseph Schumpeter (1883-1950). Nous sommes aujourd'hui clairement dans une phase B d'un cycle de Kondratieff qui a commencé il y a trente à trente-cinq ans, après une phase A qui a été la plus longue (de 1945 à 1975) des cinq cents ans d'histoire du système capitaliste.
Dans une phase A, le profit est généré par la production matérielle, industrielle ou autre ; dans une phase B, le capitalisme doit, pour continuer à générer du profit, se financiariser et se réfugier dans la spéculation. Depuis plus de trente ans, les entreprises, les Etats et les ménages s'endettent, massivement. Nous sommes aujourd'hui dans la dernière partie d'une phase B de Kondratieff, lorsque le déclin virtuel devient réel, et que les bulles explosent les unes après les autres : les faillites se multiplient, la concentration du capital augmente, le chômage progresse, et l'économie connaît une situation de déflation réelle.
Mais, aujourd'hui, ce moment du cycle conjoncturel coïncide avec, et par conséquent aggrave, une période de transition entre deux systèmes de longue durée. Je pense en effet que nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c'est que le capitalisme ne parvient plus à "faire système", au sens où l'entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l'équilibre, et l'on assiste alors à une bifurcation.
La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu'alors, et l'on voit émerger une lutte, non plus entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. Je réserve l'usage du mot "crise" à ce type de période. Eh bien, nous sommes en crise. Le capitalisme touche à sa fin.
Pourquoi ne s'agirait-il pas plutôt d'une nouvelle mutation du capitalisme, qui a déjà connu, après tout, le passage du capitalisme marchand au capitalisme industriel, puis du capitalisme industriel au capitalisme financier ?
Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l'information. Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries.
A cet égard, le rattrapage économique de l'Asie de l'Est, de l'Inde, de l'Amérique latine, constitue un défi insurmontable pour "l'économie-monde" créée par l'Occident, qui ne parvient plus à contrôler les coûts de l'accumulation. Les trois courbes mondiales des prix de la main-d'oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s'achever n'a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu'en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu'en 1945. En fait, la dernière période d'accumulation réelle - les "trente glorieuses" - n'a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !
Y a-t-il des précédents à la phase actuelle, telle que vous la décrivez ?
Il y en a eu beaucoup dans l'histoire de l'humanité, contrairement à ce que renvoie la représentation, forgée au milieu du XIXe siècle, d'un progrès continu et inévitable, y compris dans sa version marxiste. Je préfère me cantonner à la thèse de la possibilité du progrès, et non à son inéluctabilité. Certes, le capitalisme est le système qui a su produire, de façon extraordinaire et remarquable, le plus de biens et de richesses. Mais il faut aussi regarder la somme des pertes - pour l'environnement, pour les sociétés - qu'il a engendrées. Le seul bien, c'est celui qui permet d'obtenir pour le plus grand nombre une vie rationnelle et intelligente.
Cela dit, la crise la plus récente similaire à celle d'aujourd'hui est l'effondrement du système féodal en Europe, entre les milieux du XVe et du XVIe siècle, et son remplacement par le système capitaliste. Cette période, qui culmine avec les guerres de religion, voit s'effondrer l'emprise des autorités royales, seigneuriales et religieuses sur les plus riches communautés paysannes et sur les villes. C'est là que se construisent, par tâtonnements successifs et de façon inconsciente, des solutions inattendues dont le succès finira par "faire système" en s'étendant peu à peu, sous la forme du capitalisme.
Combien de temps la transition actuelle devrait-elle durer, et sur quoi pourrait-elle déboucher ?
La période de destruction de valeur qui clôt la phase B d'un cycle Kondratieff dure généralement de deux à cinq ans avant que les conditions d'entrée dans une phase A, lorsqu'un profit réel peut de nouveau être tiré de nouvelles productions matérielles décrites par Schumpeter, sont réunies. Mais le fait que cette phase corresponde actuellement à une crise de système nous a fait entrer dans une période de chaos politique durant laquelle les acteurs dominants, à la tête des entreprises et des Etats occidentaux, vont faire tout ce qu'il est techniquement possible pour retrouver l'équilibre, mais il est fort probable qu'ils n'y parviendront pas.
Les plus intelligents, eux, ont déjà compris qu'il fallait mettre en place quelque chose d'entièrement nouveau. Mais de multiples acteurs agissent déjà, de façon désordonnée et inconsciente, pour faire émerger de nouvelles solutions, sans que l'on sache encore quel système sortira de ces tâtonnements.
Nous sommes dans une période, assez rare, où la crise et l'impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd'hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d'influencer l'avenir par notre action individuelle. Mais comme cet avenir sera la somme du nombre incalculable de ces actions, il est absolument impossible de prévoir quel modèle s'imposera finalement. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair ; dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé. Je crois qu'il est tout aussi possible de voir s'installer un système d'exploitation hélas encore plus violent que le capitalisme, que de voir au contraire se mettre en place un modèle plus égalitaire et redistributif.
Les mutations antérieures du capitalisme ont souvent débouché sur un déplacement du centre de "l'économie-monde", par exemple depuis le Bassin méditerranéen vers la côte Atlantique de l'Europe, puis vers celle des Etats-Unis ? Le système à venir sera-t-il centré sur la Chine ?
La crise que nous vivons correspond aussi à la fin d'un cycle politique, celui de l'hégémonie américaine, entamée également dans les années 1970. Les Etats-Unis resteront un acteur important, mais ils ne pourront plus jamais reconquérir leur position dominante face à la multiplication des centres de pouvoir, avec l'Europe occidentale, la Chine, le Brésil, l'Inde. Un nouveau pouvoir hégémonique, si l'on s'en réfère au temps long braudélien, peut mettre encore cinquante ans pour s'imposer. Mais j'ignore lequel.
En attendant, les conséquences politiques de la crise actuelle seront énormes, dans la mesure où les maîtres du système vont tenter de trouver des boucs émissaires à l'effondrement de leur hégémonie. Je pense que la moitié du peuple américain n'acceptera pas ce qui est en train de se passer. Les conflits internes vont donc s'exacerber aux Etats-Unis, qui sont en passe de devenir le pays du monde le plus instable politiquement. Et n'oubliez pas que nous, les Américains, nous sommes tous armés...
Propos recueillis par Antoine Reverchon



Η ΤΕΧΝΗ ΣΤΗΝ ΕΥΡΩΠΗ ΤΟΥ ΧΧΟΥ ΑΙ.: ΜΠΡΑΝΚΟΥΖΙ, ΤΖΙΑΚΟΜΕΤΙ, ΜΠΕΚΕΤ

Μ. ΣΦΑΚΙΑΝΟΥ
Η ΤΕΧΝΗ ΣΤΗΝ ΕΥΡΩΠΗ ΤΟΥ ΧΧΟΥ ΑΙ.: ΜΠΡΑΝΚΟΥΖΙ, ΤΖΙΑΚΟΜΕΤΙ, ΜΠΕΚΕΤ
«Είμαστε καταδικασμένοι σε έναν αιώνιο μονόλογο, χωρίς έννοια, χωρίς περιεχόμενο. Σε ένα αιώνιο μουρμούρισμα.». «Να μιλάμε, και να μιλάμε για το τίποτα.»
Μπέκετ
Στην εποχή της οικονομικής και ηθικής πλέον κρίσης την οποία και βιώνει βαθιά η κοινωνία μας, η τέχνη έρχεται να διαδραματίσει έναν ρόλο «απελευθερωτικό» για ακόμη μία φορά... Τα δυσμενή αυτά χρόνια που περνάμε μας «θυμίζουν» την κατάσταση της οικονομικά Διαλυμένης Ευρώπης του Β’ Παγκοσμίου Πολέμου και πώς τότε παρά τη γενική αίσθηση απογοήτευσης και απελπισίας, παρά την ελευθερία χωρίς σκοπό που δεν άφηνε περιθώρια βελτίωσης, η καλλιτεχνική έκφραση κατάφερε να απελευθερώσει την ψυχή και το νου, αντανακλώντας βέβαια το κλίμα της δυσπραγίας και της αμφισβήτησης της λογικής. Ο Β’ Παγκόσμιος πόλεμος χάραξε στις ανθρώπινες ψυχές που βίωσαν τα τότε γεγονότα, τα σημάδια της απόλυτης δυστυχίας, βιαιότητας και αποκτήνωσης, στρέφοντας τα βλέμματα σε μια βαθιά εσωτερική ενδοσκόπηση προς αναζήτηση της αλήθειας. Η ανθρώπινη ύπαρξη αιμορραγούσε. Πάλευε να επιβιώσει σε μια κοινωνία εχθρική, προσπαθώντας, χωρίς απαραίτητα να επιθυμεί, να επαναπροσδιορίσει τη σχέση της με μία «ανώτερη» δύναμη, που τόσο άδοξα της είχε γυρίσει την πλάτη στην τραγικότερη στιγμή στην ιστορία της ανθρωπότητας. Δεν ήξερε αν υπήρχε ελπίδα. Κι αν υπήρχε πότε θα ερχόταν… Έτσι, η τέχνη, που όλη η κουλτουραλιστική παράδοση αντιμετώπιζε ως τυπολογική μορφή, επιτακτικά έρχεται να βρεθεί μέσα σε μια κοινωνία που υποτιμά τη μορφή αυτή και δεν αναγνωρίζει πια στο λεξιλόγιο το βασικό τρόπο επικοινωνίας μεταξύ των ανθρώπων. Η τέχνη δεν μπορεί πια να είναι λόγος, σχέση. Δεν εντάσσεται πλέον σε μιαν αισθητική, δηλαδή σε μια φιλοσοφία· η ίδια η έννοια της ποιητικής (από το ποιείν), υπερισχύοντας πάνω στην έννοια της θεωρίας, δηλώνει ότι η μόνη αιτιολόγηση της τέχνης είναι πλέον μια σκοπιμότητα σχετική με το “πράττειν” (Αργκάν, 1998:589-590). Ο καλλιτέχνης-νέος πλέον δεν βρίσκει καμία αυθεντική αξία που να φαίνεται να έχει απομείνει, για να στηριχτεί σ' αυτήν.
Ο Τζιακομέτι σηματοδότησε τη γλυπτική στο μεταπολεμικό Παρίσι, όταν τόσο η γαλλική πρωτεύουσα όσο και ολόκληρη η Ευρώπη πάλλονταν μέσα στη δίνη του υπαρξισμού. Ο ίδιος έλεγε ότι αισθάνεται πολύ κοντά του τις φόρμες, ακόμη και όταν δεν μπορούσε να τις αναγνωρίσει, πράγμα που τις έκανε ακόμη πιο συνταρακτικές (Ρηντ, 1979:166). Ο Μπρανκούζι ενδιαφερόταν για τη στερεότητα και την ισορροπία των όγκων, τις αναλογίες, τη δύναμη και τη δομή. Ο ίδιος πίστευε ότι ο στοχασμός πάνω στις απαρχές της ζωής είναι ένα θέμα που ταιριάζει στο μάρμαρο, ενώ η θυελλώδης έκφραση των αντιφάσεων της ζωής αποδίδεται ευκολότερα με το ξύλο. Η βαθιά γνώση των νόμων και των δομών των υλικών του, επέτρεψε στον Μπρανκούζι να εναρμονίσει τέλεια τη φόρμα με το περιεχόμενο (Ρηντ, 1979: 192). Η εμπειρία του πολέμου που άσκησε καταλυτική επιρροή στους παραπάνω καλλιτέχνες δεν θα άφηνε ανεπηρέαστη και την λογοτεχνία, γεγονός που εμφανίζεται διαρκώς μέσα στα έργα του Μπέκετ. Ο Αντόρνο ισχυριζόταν ότι η τέχνη του Μπέκετ είναι μία από τις κλασικές περιπτώσεις της «Τέχνης μετά το Άουσβιτς» (Art after Auswitz). Την επαύριο ημέρα του θλιβερού γεγονότος ενός κόσμου που βίωσε το πολιτικό–ιστορικό συμβάν του Άουσβιτς, διαμορφώνει μια πραγματικότητα για τον Μπέκετ παράλογη, που στερείται νοήματος. Συντρίβει κάθε έννοια ανθρώπινης αξιοπρέπειας, συνθλίβει κάθε ελπιδοφόρα προοπτική και ορίζοντα και αποδιαρθρώνει τη συνοχή κάθε οντολογίας. Κατά συνέπεια η ύπαρξη είναι καταδικασμένη να παραμένει μέσα στο χρόνο (την αντίληψη του οποίου από το δημιουργό θα τη δούμε παρακάτω), χωρίς να αναμένει ή να διεκδικεί το ο,τιδήποτε. Σε μία ζωή αρθρωμένη στο κενό, στερημένη από κάθε έρεισμα και αποστερημένη από κάθε νόημα θα πρέπει να αντιστοιχεί ένας χρόνος «παγωμένος», χωρίς ροή. Ένας χρόνος που δε γνωρίζει παρελθόν και μέλλον, στάσιμος και ακίνητος, μία κακή αιωνιότητα. Η ύφανση ενός χρόνου με τέτοια χαρακτηριστικά, είναι πρωταρχικό μέλημα του Μπέκετ, που δε θα έχει να κάνει σε τίποτα με το μεσσιανικό χρόνο, ούτε με εκείνον της ντετερμινιστικής ιστορικής εξέλιξης, ούτε με τον «ομοιογενή κενό χρόνο»1*.
Είναι εξαιρετικά σημαντική και πλούσια ως εμπειρία η ενασχόληση με την τέχνη στη Μεταπολεμική Ευρώπη, καθώς η βαθιά απαξίωση των παραδοσιακών τρόπων έκφρασης με τη μορφή και το χρώμα οδήγησαν στην αναζήτηση μιας καινούριας σχέσης ανάμεσα στον καλλιτέχνη, στα υλικά του, στη δημιουργική χειρονομία και στο έργο του. Ακόμη δε η γενικευμένη αυτή απαξίωση απελευθέρωσε τη χειρονομία, υποσυνείδητες πτυχές της προσωπικότητας, την πολιτισμική πλούσια, πλην όμως κρυμμένη ή ακόμη και καταπιεσμένη, υποκειμενικότητα. Η αναζήτηση του καλλιτέχνη στράφηκε στη δημιουργία έργου μέσα από την άμεση επαφή του με το υλικό, την ύλη, μια αναζήτηση που έγινε ο κοινός παρονομαστής εντελώς διαφορετικών καλλιτεχνικών δραστηριοτήτων. Κοινά χαρακτηριστικά της εποχής εντοπίζονται στην πρόταξη του χρώματος, στον υποκειμενισμό, στην τάση για παραμόρφωση, στην έμφαση στο ένστικτο και στον αυθορμητισμό, στην περιφρόνηση κάθε κανόνα και περιορισμού, καθώς και «στο ξεπέρασμα των ορίων ανάμεσα στη σύλληψη και στην εκτέλεση του έργου». O Μπέκετ είχε την πεποίθηση πως η τέχνη πρέπει να είναι υποκειμενική και να εκφράζει τον εσωτερικό κόσμο του δημιουργού. Οι καλλιτέχνες ακολούθησαν, ο καθένας με τον τρόπο του, την αφαίρεση, κοινά στοιχεία της οποίας ήταν η επιθυμία άρνησης κάθε αναφοράς στο παρελθόν και η υπέρβαση κάθε είδους παράδοσης. Κατανοώντας ότι οι καλλιτέχνες αυτοί ξεπέρασαν τα όρια ανάμεσα στην σύλληψη και την εκτέλεση του έργου και ότι δεν βασίστηκαν ουσιαστικά σε κανένα ρεύμα, σε κανένα κανόνα, σε καμία νόρμα, μπορούν να αποτελέσουν δίδαγμα για τις νεότερες γενεές, έτσι ώστε μέσα από την μοντέρνα τέχνη να καταφέρουν να αντιληφθούν την αξία της υπέρβασης της παράδοσης και κάθε είδους παράδοσης. Ειδικά δε σήμερα η μεταπολεμική τέχνη της πρωτοπορίας αποτελεί μία στέρεη αναφορά για την υποβοήθηση των κρίσιμων και πολύπλευρων αδιεξόδων και αβεβαιοτήτων της ταραγμένης μεταπαγκοσμιοποίησης.  

ΥΠΟΣΗΜΕΙΩΣΗ

1* Έννοια του Βάλτερ Μπένγιαμιν, σύμφωνα με την οποία η συγχρονικότητα είναι εγκάρσια, τέμνει το χρόνο και δε χαρακτηρίζεται από προαναγγελία και εκπλήρωση αλλά από χρονική σύμπτωση, και μετριέται με ρολόι και ημερολόγιο.

ΒΙΒΛΙΟΓΡΑΦΙΑ

Αργκάν, Τζ. Κ., (1998). Η μοντέρνα τέχνη, μτφρ. Λ. Παπαδημήτρη, Πανεπιστημιακές Εκδόσεις Κρήτης, Ανωτάτη Σχολή Καλών Τεχνών Αθήνας, Ηράκλειο, σσ. 589-590.

Ρηντ, Χ. (1979). Ιστορία της μοντέρνας γλυπτικής, μτφρ. Μ. Λαμπράκη-Πλάκα, Υποδομή, Αθήνα, σ. 192, 194, 196.
Benjamin, W., (1969). Illuminations, Essays and Reflections.


Η ΤΕΧΝΗ ΓΙΑ ΤΗΝ ΤΕΧΝΗ

Ν. ΝΤΕΣΤΑΚΟΥ

Η ΤΕΧΝΗ ΓΙΑ ΤΗΝ ΤΕΧΝΗ

Ο όρος «τέχνη για την τέχνη» αποτελεί κατά λέξη μετάφραση του αντίστοιχου γαλλικού όρου «l’ art pour art» και προσπαθεί να εκφράσει με τρόπο λακωνικό μια ορισμένη άποψη για την τέχνη: ότι, δηλαδή, κάθε έργο τέχνης χαρακτηρίζεται από αυτάρκεια και αυτονομία. Πιο συγκεκριμένα, σύμφωνα με τους υποστηρικτές αυτής της άποψης, το έργο τέχνης αποτελεί έναν ξεχωριστό κόσμο, μοναδικό και ανεπανάληπτο, με δική του συνοχή, και, συνεπώς, είναι ένα αντικείμενο που πρέπει να το απολαμβάνουμε καθαυτό χωρίς καμία αναφορά σε οποιοδήποτε εξωτερικό στοιχείο.
Με άλλα λόγια, η τέχνη δε χρησιμεύει σε κάτι, δεν είναι ένα μέσο για να φτάσουμε σε κάποιον άλλο εξωτερικό στόχο, αλλά είναι ταυτόχρονα μέσο και στόχος. Σε ό,τι αφορά τη λογοτεχνία, ο όρος «τέχνη για την τέχνη» αναφέρεται κυρίως στην ποίηση, ειδικά τη συμβολική ή τη λεγόμενη καθαρή ποίηση. Στη Γαλλία για παράδειγμα, ποιητές όπως ο Μπωντλέρ, αντιμετωπίζουν την ποίηση ως μια προσπάθεια βίωσης της καθαρής ομορφιάς μέσα από το ρυθμό και τις λέξεις, με πλήρη αδιαφορία για τα εξωτερικά στοιχεία. Με αυτή την έννοια η εμπειρία της ποίησης είναι αυτοσκοπός και η ποιητική αξία συνδέεται αποκλειστικά με την αισθητική απόλαυση και όχι με την πραγματικότητα, με την οποία το ποίημα δε συναντιέται ποτέ, αφού είναι ένας αυτόνομος, παράλληλος κόσμος, με δικούς του κανόνες. Οι ιδέες αυτές είχαν πολύ μεγάλη απήχηση μεταξύ των λογοτεχνών στις αρχές του 20ου αιώνα, οι οποίοι υποστήριξαν σθεναρά την άποψη ότι τα λογοτεχνικά κείμενα συνιστούν κόσμους αυτόνομους και αυτάρκεις και προσφέρονται μόνο για εσωτερική μελέτη. 
Υπάρχει μία αδήριτη συνάφεια της «τέχνης για την τέχνη» με την « ύπαρξη για την ύπαρξη». Όταν προβαίνουμε σε μία τέτοια δήλωση κάνουμε σκοπό αυτό που θεωρείτο, μέχρι σήμερα, μέσο. Η τέχνη θεωρείτο μέσο για την ηθική, γνωστική, αισθητική τελείωση. Η ύπαρξη, κι αυτή θεωρείτο μέσο για την αιωνιότητα, για το Θεό, για ένα επέκεινα.
Αίροντας τις μέχρι τώρα δοξασίες, φθάνουμε στην έννοια του Λίλα, των Ινδουιστών, που θα πει «κοσμικό παιχνίδι». Ο κόσμος και τα δρώμενα θεωρούνται αποτέλεσμα της περίσσιας τελειότητας του θεού. Ο θεός ΔΕΝ έχει ανάγκη τον κόσμο ή τη δημιουργία (ο θεός καθόσον είναι τέλειος ΔΕΝ δρα, «δεν μολύνεται»). Κανείς δεν είναι υπεύθυνος, όλα είναι δικαιολογημένα.
Ο καλλιτέχνης δημιουργεί όπως ο θεός. Αυθαιρετεί. Δημιουργεί όπως αναπνέει. Και κανείς δεν αναπνέει για κάποιον ορισμένο σκοπό. Η διαδικασία της αναπνοής είναι αρκούντως δικαιολογημένη καθ’ αυτήν. Η τέχνη δεν ωφελεί, ούτε η ύπαρξη.
Κάποτε οι φυσικοί μας φιλόσοφοι, επικαλούνταν τη Μούσα, διαθέτοντας, μάλλον, την firm persuasion, του  Blake. Έπειτα, με τους Σοφιστές, και κυρίως τον Σωκράτη, ξεκίνησε ο πυρετός της απόδειξης, και η φιλοσοφία άρχισε να ξινίζει. Θα μπορούσε να πει κάποιος, όμως, πως αποδεικνύοντας κάτι, δημιουργείς απλώς μια ταυτολογία. Μία λογική ταυτολογία, όμως, όσο έξοχη κι αν είναι τεχνικά, δεν παύει να είναι απλώς μία σκέψη.
Η ύπαρξη μάς υπερβαίνει. Η πραγματικότητα είναι Nirguna, δηλαδή χωρίς ποιότητες, χωρίς κατηγορήματα. Όλες οι σκέψεις είναι απλώς σκέψεις. Τα λόγια, απλώς λόγια. Η πραγματικότητα είναι άφατη, δεν περιγράφεται, παρά μόνο αρνητικά: «ούτε το ένα, ούτε τ’ άλλο». Η πραγματικότητα είναι απαρέμφατη.


Κυριακή 19 Ιουνίου 2016

Marx’s Theory of Working-Class Precariousness


In the last decade and a half the concept of worker precariousness has gained renewed currency among social scientists.1 This trend grew more pronounced after the Great Financial Crisis of 2007–2009, which left in its wake a period of deep economic stagnation that still persists in large parts of the global economy.2 Most scholars define precariousness by reference to what workers lack, including such factors as: ready access to paid employment, protection from arbitrary firing, possibility for advancement, long-term job stability, adequate safety, development of new skills, living wages, and union representation.3
The origin of the concept of worker “precariousness” is often traced to Pierre Bourdieu’s early work on Algeria.4 Yet researchers routinely pass over Bourdieu’s own mature reflections on the concept, in which he connected the notion directly to Karl Marx’s analysis of the reserve army of labor. “Precariousness,” for Bourdieu, is present when “the existence of a large reserve army…helps to give all those in work the sense that they are in no way irreplaceable.” In line with Marx’s conceptions of the floating, latent, stagnant, and pauperized populations constituting the industrial reserve army, Bourdieu associated precariousness particularly with what he called the “subproletariat.” He tended, however, to see a disjuncture between such “subproletarians” and the “proletariat,” with the latter defined by the stability necessary to initiate a “revolutionary project.”5
As a concept, worker precariousness is far from new. It has a long history in socialist thought, where it was associated from the start with the concept of the reserve army of labor. Frederick Engels introduced the idea of precariousness in his treatment of the industrial reserve army in The Condition of the Working Class in England.6 Marx and Engels employed it in this same context in The Communist Manifesto, and it later became a key element in Marx’s analysis of the industrial reserve army in volume I of Capital. Early Marxian theorists, notably William Morris, extended this analysis, explicitly rooting much of their critique of capital in the concept of “precariousness.” The notion of precariousness was thus integrally related to the Marxian critique of capitalism. It was to gain added significance in the 1970s, in the work of theorists such as Harry Braverman and Stephen Hymer, who explored the relation of surplus labor to the conditions of monopoly capitalism and the internationalization of capital.
For many years, Marx’s analysis of the “general law of capitalist accumulation,” which had pointed to conditions of growing precariousness with respect to employment and to the relative impoverishment of the laboring population, was dismissed by mainstream social scientists as constituting a crude theory of immiseration.7 In recent years, however, the notion of precariousness as a general condition of working-class life has been rediscovered. Yet the idea is commonly treated in the eclectic, reductionist, ahistorical fashion characteristic of today’s social sciences and humanities, disconnected from the larger theory of accumulation derived from Marx and the socialist tradition. The result is a set of scattered observations about what are seen as largely haphazard developments.
Some critical social scientists, most notably former International Labour Organization (ILO) economist Guy Standing, employ the neologism “precariat” to refer to a new class of mostly younger workers who experience all of the main aspects of precariousness. As French sociologist Béatrice Appay explains, the term precariat “emanates from a contraction of the words ‘precarious’ and ‘proletariat.’ It regroups the unemployed and the precarious (manual and intellectual) workers in struggle in all sectors of activity.”8 But since Marx himself defined the proletariat as a class characterized by precariousness, the term precariat is often no more than a fashionable and mistaken substitute for proletariat itself (in Marx’s sense)—or else is employed to refer to a subcategory of the proletariat, i.e., the subproletariat. This resembles earlier theorizations of the “underclass” as a separate entity divorced from the working class as a whole.9 In these various formulations, the notion of the precariat is often contrasted with what is characterized as an overly rigid concept of the proletariat—the latter defined as a formal, stable industrial workforce of the employed, usually organized in trade unions (a notion, however, far removed from Marx’s classical definition of the proletariat).
Radical French sociologist Loïc Wacquant suggests that “contrary to the proletariat in the Marxist vision of history, which is called upon to abolish itself in the long run by uniting and universalizing itself, the precariat can only make itself to immediately unmake itself”—meaning that its only choices are to join the formal workforce and obtain “stable wages” or to escape “from the world of work altogether.” For Wacquant, the growth of working-class precariousness is a movement toward “deproletarianization rather than toward proletarian unification.” The fact that Marx himself presented the conditions of the working class primarily in terms of the precariousness of employment and existence—a fact we will elucidate below—is here missed altogether. Instead the concepts of the precariat and of worker precariousness are being advanced as alternatives to the proletariat, often in order to suggest the impossibility of a worker-based revolutionary project in contemporary conditions, in the tradition of André Gorz’s proclamation of Farewell to the Working Class.10
According to socialist critic Richard Seymour, in his essay “We Are All Precarious,” “the ‘precariat’ is not a class, and its widespread acceptance as a cultural meme in dissident, leftist culture has nothing to do with the claim that it is. Rather, it is a particular kind of populist interpellation” (identification), one that “operates on a real, critical antagonism in today’s capitalism”: the growth on a world scale of an increasingly flexible work force, characterized by unemployment, underemployment, and temporary, contingent employment.11
In contrast to such varied discursive views, emanating primarily from sections of the left influenced by postmodernism, establishment sociologists typically conceptualize worker precariousness in more prosaic terms, as nothing more than a widening gulf between “good jobs” and “bad jobs.” Moreover, there is a strong tendency to adopt a corporatist view in which the goal of all classes is to reestablish a “social contract between organized labor and organized capital.”12 The object, in other words, is to regulate working conditions in order to shift back from informal to formal labor. This project is naturally seen as a response to the decline of organized labor.13 But such superficial, reformist analyses rarely explore the historical dynamics of capital accumulation that have driven the resurgence of precariousness at the center of the capitalist world economy. In general, conventional social scientists lack the analytical tools to address a phenomenon rooted in the intrinsic character of capital accumulation. Century-old conceptual blinders block their vision.
In the face of such a confusion of views—most of them merely ad hoc responses to what is presumed to be an isolated social problem—it is necessary to turn back to the classical Marxian tradition, where the issue of precariousness was first raised. Here the ideas of Marx, Engels, and Morris in the nineteenth century, and those of thinkers such as Harry Braverman, Stephen Hymer, and Samir Amin in more recent times are indispensable. Applying the analytical frameworks provided by these thinkers, it is possible to look at the empirical dimensions of worker precariousness, both in the United States and globally, and to arrive at definite conclusions about the evolution of capital accumulation and working-class precariousness in our age, as well as its effect on the current epochal crisis.