Τετάρτη 5 Απριλίου 2017

À Cayenne, plus de 8000 Guyanais scandent «Nou bon ké sa !»


À Cayenne, plus de 8000 Guyanais scandent «Nou bon ké sa !» («on en a marre !»)

  • Par Nicolas Mézil
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  • Publié 
Les peuples autochtones, bushinengués et amérindiens, ont participé aux manifestations, mardi à Cayenne.
REPORTAGE - La mobilisation «ville morte», mardi, a envoyé un message d'unité et de détermination au gouvernement. Le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, et la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, se rendront sur place ce mercredi.
À Cayenne
«Énorme», «la plus grosse manifestation jamais organisée en Guyane». C'est ainsi que la préfecture a qualifié les rassemblements qui ont réuni mardi près de 15.000 habitants du territoire. Dès 7 heures du matin, les peuples autochtones, bushinengués et amérindiens, sont les premiers à se mobiliser à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni, dans deux cortèges réunissant une centaine de personnes chacun. Ils réclament notamment le droit à la propriété de leurs terres et un meilleur accès aux soins, difficile dans les communes de l'intérieur de la Guyane.
«Les centres de santé, sur le Maroni, sont dans un état de délabrement important, explique Alexandre Sommer-Schaechtelé, secrétaire général de l'organisation des nations autochtones de Guyane. Le personnel est à l'abandon, il n'est pas suffisamment encadré et pas assez formé aux connaissances traditionnelles de ces cultures différentes.» Les populations autochtones traversent le centre-ville avant le cortège citoyen et interprofessionnel, et sont applaudies à leur arrivée sur le lieu du départ de la manifestation organisée par tous les collectifs et syndicats acteurs du mouvement social en Guyane.
La marche démarre à 9h15 à Cayenne, soit plus d'une heure après le début du rassemblement, avec la sirène de la caserne des sapeurs-pompiers située à quelques pas. Une véritable marée humaine se déverse alors dans les rues de la ville capitale. Plus de 8000 Guyanais entonnent le slogan «Nou bon ké sa!» («on en a marre» en créole guyanais). Beaucoup sont émus de voir une telle mobilisation: «C'est une première, cela témoigne bien du malaise, du ras-le-bol des Guyanais», témoigne Gérard Désiré, habitant de Cayenne.
La foule avance à bonne allure vers la préfecture, remontant l'avenue Charles-de-Gaulle, l'artère principale du centre-ville de Cayenne. Parmi les manifestants, tous les métiers sont représentés, des enseignants aux sapeurs-pompiers, des commerçants aux pharmaciens. Les avocats sont entrés dans le mouvement depuis lundi. Le barreau de la Guyane a voté, en assemblée générale, la grève des audiences jusqu'à nouvel ordre. 50 des 80 avocats guyanais ont défilé à Cayenne, dont le bâtonnier, Magali Robo-Cassildé. Celle-ci justifie leur présence dans le mouvement par leur exposition en première ligne face à la délinquance: «Nous devons défendre, à la fois, les victimes et les auteurs de délits ou de crimes, c'est pour cela que nous avons besoin d'une vraie cité judiciaire.» Cette revendication est un vieux serpent de mer, puisqu'elle date de 2001. Le palais de justice de Cayenne est aujourd'hui trop petit pour gérer le flot des affaires judiciaires.
La foule afflue à 10h30 sur la place des Palmistes, grande place centrale de Cayenne, puis sur l'esplanade de la préfecture voisine. La Gwiyann levé, («la Guyane est debout»), chant emblématique du mouvement, se fait entendre. L'objectif de cette mobilisation «ville morte» est d'opérer un tour de force face à la délégation interministérielle présente en Guyane et d'envoyer un message d'unité et de détermination au gouvernement. «Depuis cinquante ans, rien n'a décollé en Guyane, à part des fusées, affirme Christian, habitant de Rémire-Montjoly. On devrait commencer à poser les bases d'un CHU, on va attendre 2030 ou 2040, ce sera trop tard.» Ce père de deux enfants s'inquiète aussi pour l'avenir des jeunes et le retard de l'éducation dans la région: «Nous n'avons pas assez de collèges et de lycées ici, et beaucoup trop d'enfants arrêtent l'école très tôt et ne sont plus suivis.»
Ni le préfet ni la délégation interministérielle n'ont rencontré des représentants de collectifs ou de syndicats. La foule s'est dispersée dans le calme vers 11 h 30. Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a en revanche annoncé dans la soirée que le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, et la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, se rendraient sur place mercredi.

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