Νέα Κριτική Θεωρία και Πράξη

Du minimalisme aux multiplicités des formes
 
Vangelis Giannakakis

La tendance minimaliste a une vie longue. Déjà depuis les îles de la mer Egée et la civilisation
cycladique – mais pas seulement, car d’autres civilisations en Afrique, en Asie, et ailleurs
font preuve d’une sensibilité pareille – on peut voir se manifester un désir de minimalisme, ce
qui veut dire aussi, une envie d’abstraction vers la forme comme telle. Cependant, ce n’est
qu’avec l’advenue de la modernité, période pendant laquelle l’art devient sujet, dans les deux
sens du mot, c’est-à-dire, force productrice de sensible ayant conscience d’elle-même, d’un
côté, contenu d’une discipline dédier à son etude, de l’autre, que le minimalisme devient
forme, style, technique ou méthode à part entière. On le voit chez Balzac, qui décrit dans Le
chef-d’oeuvre inconnu le tableau quasi-prophétique du maitre Frenhofer lequel, poussé par
son admiration pour la belle Gillette, dépasse les limites de la simple representation et part
chercher la beauté artistique dans les couleurs, les formes, la lumière et ses jeux. De même, la
philosophie moderne prête sa voix, elle aussi, au minimalisme. C’est Hegel qui, pressentant
la fin de l’art traditionnel, caractérise ce dernier de “chose du passé” qui n’est plus capable de
satisfaire les besoins de l’esprit humain. Car, on le sait bien, pour Hegel la dialectique pousse
vers une spiritualisation de toute connaissance de soi, laquelle dans l’art, prend la forme d’un
dépassement continu de la representation vers l’abstraction – non pas l’abstraction par souci
d’abstraire, mais comme réflexivité sur les themes, matériaux, techniques… de l’esthétique.
L’abstraction n’est pas alors une fuite vers un dehors mystique et mystérieux, ni l’extraction
d’une essence première, mais plutôt, la creation d’une universalité concrete: la forme comme
contenu et possibilité d’elle-même. On observe, cependant, dans la deuxième moitié et la fin
du vingtième siècle, un bouleversement marquant dans le mouvement de l’abstraction minimaliste
dans l’esthétique. La destruction-contestation de l’Histoire s’accompagne d’un refus
de toute narrative majeure. C’est dans ce contexte que l’on observe le passage d’une Théorie
de l’art à une théorie esthétique, comme par example chez Adorno qui conçoit une théorie qui
s’éduque par l’aisthisis, par opposition à une théorie qui vise à englober la totalité du mouvement
de l’esthétique-art. Pareillement, des philosophes tels que Rancière où Badiou vont
respectivement parler de “scenes” de l’art et de revolutions esthétiques (comme révolutions
des formes de l’existence sensible), ou alors “d’inesthétique”, c’est-à-dire d’un partage entre
l’art comme procedure de vérité et la philosophie comme reflection seconde sur ce que la
première produit. C’est alors que se pose la question de savoir qu’en est-il de se désir ancien
d’abstraction minimaliste aujourd’hui? C’est bien la tâche de l’étude que nous entamons ici.
Sa tâche premiere est de suivre les traces laissées et les trajectoires ouvertes par le désir d’abstraction
minimaliste, particulièrement celles du modernisme post-hégélien. Par la voie d’une
etude approfondie de textes philosophiques et historiques, mais aussi d’oeuvres d’art et de
mouvements artistiques, cette etude cherche a démontrer que le désir d’abstraction minimaliste,
ou, come on l’a vu déjà, le désir d’une réflexivité sur soi de la forme elle-même, est encore
vivant, bien que son caractère a pris une nouvelle allure: s’il n’y a plus, ou ne peut y
avoir, une forme unique qui résulte de l’abstraction minimaliste, c’est bien parce que cette
dernière aboutit en réalité à une multiplicité de formes qui ont ceci en commun, la nonidentité
de leur identité et nonidentité.